Ecrire un poème,
Pour le cycle des heures,
Pour les douleurs de nos coeurs,
Pour l'angoisse étouffée.
Ecrire un poème,
Comme une âme impalpable,
Sur le damier de mes douleurs,
Aux reflets des glaces,
Les lames aux larmes ruisselantes.
Et les nuits d'insomnie,
Et les envie ardente et violente,
De te revoir un jour,
Au détour d'un Boulevard,
Dans un parc d'antan,
Sous un vieux marronnier.
Dans la toison nocturne de tes cheveux,
Sous l'ivresse des flots de cette rivière,
Dans ton regard de charbon et de lune,
Je me noie comme un vieux naufragé.
Ecrire un poème,
Pour les ailes du cygne,
Pour le vol des cigognes,
Pour l'oeil borgne de la lune,
Pour la chevelure des dunes.
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La gamme de la mélancolie,
Ne se joue ni en majeur, ni en mineur,
Elle se joue aux fragrance de la lune,
Et son doux phrasé est un frou-frou aux oreilles
Ce vieux piano-forte,
En vieux bois d'ébène et d'acajou,
Aux doux murmures sentimentaux,
C'est la basse continue de ta voix qui la répand.
Dans l'air j'entends l'airain des sonatines,
C'est le liège des années,
C'est le pont-vieux de nos vingts ans,
Qui ressurgit de sa toile de ouate et d'asphalte.
Ma plume balance le crachat de ses maux,
Et le spleen dans ma poitrine frappe les cadences,
Un manteau de bruine à accrocher aux épaules,
Et un chapeau de nostalgie qui s'accroche aux souvenirs.