J'ai été ailé de force,
Par un décret d'éternité,
Sur un poteau meurtrit pas les ans,
A la merci de l'absence du temps,
Dans un incendie de Néant.
Je tombe,
Comme un abîme qui se dérobe sous mes pieds,
Je tombe,
Je tombe des vertiges inversés,
Et au gré de la tempête,
S'entrechoquent les comètes,
A travers les reflets endoloris,
Des lames des miroirs brisés.
Mon souffle est mort, évaporé,
Dilué dans les volcans aux fureurs rouge,
Brisé sous les larmes des étoiles mortes.
Le luth du poète est détruit,
Ses branches, ses cordes,
Comme du bois sec,
Comme des fracas, comme des obus,
Se meurent dans les flammes rousses d'un feu géant.
Mort les poètes, mort les rêveurs...
Plus rien n'est à réinventer,
Dans ce globe déjà trop noircis par la vie,
Et l'absence de clarté nourrit toutes les parcelles,
De la moindre poussière, de la moindre lame de parquet,
De l'infini Royaume des Ténèbres.
Que reste-t-il à faire dans la plus grande adversité ?
Quand tous les firmaments de l'espoir se sont disloqués,
Dans le champ infini des portes de l'univers ?
Que reste-t-il quand les nébuleuses,
Ont mangé les repères,
Ont mangé les amours, ont mangés les souvenirs,
Et que seul la chute invétérée,
D'un vide existentiel,
Dressera son voile noir,
Comme décret du Destin ?
ô Prince, ô Poète,
Lâche les armes, il n'est plus temps,
Il n'est plus temps de tenir le combat,
Je sens que tout est inanité,
Que nos poings ferme ne sont que des détours,
Que des viatiques, des alcools forts,
Pour se convaincre du contraire,
Pour ne pas se brûler la rétine,
Au miroir de la Vérité.
Accueil 