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| Sujet: Dans l'oeuf originel (Les chants de Ridalavo). Ven 4 Jan - 0:37 | |
| Chant Premier.
Dans l'oeuf originel, Sous un ciel de Nuit et de Feu, Les membres perçaient peu à peu la coquille.
Eclosion à ciel ouvert, Dans l'interstice de l'éternel, Et la longue plainte gémissait, Dans un écho tendu d'Oubli.
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Il était déjà Lune, Quand le roi Hoctolimiro, Chevauchant sa chimère nébuleuse, Arrivait au coeur de la Contrée.
L'Oeuf était encore en gestation, Là, posé au centre de ses sphères, Dans son éclat marmoréen, Tamisé d'éternité. Et les membres toujours se remuait, En déchirait la paroi, Dans un râle long et profond Qui ébranlait les cimes lointaines.
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Le ciel s'était agité pendant la Cinquième Lune, Et la taupe des montagnes heurté par ses fracas, S'était réveillé d'un long Sommeil.
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"Vingt ans, c'est déjà très vieux. Deux gâteaux de lune à dix flambeaux, Avec des lueurs si fortes que la peau de votre visage en fond de vieillesse, Que votre âme et votre coeur se vautre dans la pourriture de leurs vaines années, Et que la cécité vous guette du haut de sa monture".
Telles étaient les paroles que venait de proférer Ridalavo, Un jeune homme arcanueux à l'aura phosphorique.
"Plongé dans ma Solitude, Depuis la Naissance du mystère, J'ai taris l'encre de ma plume, Si bien que des plumes ont poussés sur ma peau."
"A présent me voilà comme un oiseau d'Onyx, Je peux m'envoler au gré de mes désirs, Sur n'importe quel cime, à n'importe quel arbre, Et bientôt viendra le jour où je pourrai tutoyer les anges."
Les yeux de Ridalavo s'étaient allumés d'une lumière rouge et profonde.
"Si j'ai noyé mes papiers d'encre ombrageux, Si de mon coeur a coulé la sève des écorchures, C'était pour seul but de cheminer vers la Vérité, De toucher ses écailles d'argiles et d'y respirer son parfum inconnu".
"C'est alors que j'ai décidé de creuser, De creuser chaque jour et chaque nuit, Travailler d'arrache-coeur et d'arrache-main Jusqu'à l'anévrisme de mon souffle s'il le faut, Je n'ai plus peur de rien depuis l'année des vitraux rouges".
"Pendant des années qui semblaient des siècles, Toute la terre possible j'ai creusé, Armé de la pelle des fossoyeurs, Mais je n'y ai trouvé que des spectres dans leur ossements, Qui me souriaient pendant l'éternité."
"A présent il ne me reste plus qu'à creuser dans le ciel, Et grâce à mes formidables ailes nouvelles, Je vais pouvoir explorer tous les mystères de ses grèves, Je volerai jusqu'à la nuit des temps, Et arrivé à son sommet, je creuserai, Je creuserai avec mon souffle, Je creuserai encore et encore, Si bien qu'à la longue un bec de ma bouche poussera.
"Ainsi je serai devenu tout à fait Oiseau, Et grâce à ma glaive nouvelle, Grâce à ce couteau d'or luminescent, Je pourrai piquer sur le tronc du ciel, Jusqu'à ce que ce dernier se brise, Et me présente la Vérité."
[Fin du Chant Premier]
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