Le Mélancoliaque.
Un abcès de Mélancolie,
Qui se forme en croûte à la maigreur de ses côtés.
Du pue de bile noir,
Qui remue dans ses organes.
Le teint livide
De ceux qui ont trop peu dormi
Noyés dans les nuits blanches,
L’océan à la nage est suffoquant.
Ses yeux sont creusés
Comme ceux des blancs squelettes,
Et des plis rudes et farouches
Tapissent son regard terne,
Lui conférant ainsi un vieillissement précoce.
Il n’a que vingt ans pourtant,
Et il semble en avoir le double,
Ses lèvres tremblent au vent,
Et semble vouloir murmurer quelque chose.
Il avance de son allure efflanquée,
Sur les boulevards des villes tristesse,
Ecrit des vers en bord de seine,
Pour espérer pouvoir enterrer,
Au moins une pétale de ses mots.
C’est le Mélancoliaque,
Avec ses cachets d’aspirine,
C’est le malade obscur,
Qui déambule dans les rues.