Moi je vais vous parler de la déprime,
De ce globe aussi noir que les entrailles du chaos,
Des cris qu'on étouffe dans les oreillers de velours,
Du sentiment de solitude qui oppresse la poitrine,
Le coeur, les os, et jusqu'à la moelle de nos blessures.
Juste un rouge crachat ou de la bile noir déversée,
Et cette encre qui sent le mancenillier et les cerises du diable.
Alors partez, je sais déjà que je ne vous satisferai pas oui,
N'attendez pas que je vous joue un air rigolo de mozart,
Ou des frémissements doux d'un oiseau dans le ciel,
Non ici c'est place à la violonade et ses accords déchirants,
Le lugubre de l'orgue de barbarie,
Avec sa mélodie lancinante, obsédante,
Qui te verra pousser un immense cri,
Celui du tableau d'Edvard Munch.
Non t'attends pas à de la grande pompe,
Des dentelles fines et du léger,
De la joie en tisane et de la bonne humeur sucrée,
Non tu t'es trompé de chemin,
Et que se renverse la théière sous les cris de stupéfactions des convives.