Mon coeur est une gondole,
Qui chavire sur les vagues mouvantes,
Ses remous vont et viennent et me prennent,
Et me font naufragé...
Rien n'est stable sur ses flots,
Et dans ces océans le temps n'existe pas,
hier, un an, deux ans, ou bien des siècles,
C'est toujours hier.
Si tu voyais mes balafres,
Dans le fond de mon coeur,
Tu comprendrais cet affre,
Quand les douleurs reviennent,
Et ses confettis rouges qui bourgeonnent à chaque maux de poitrines,
Les floraisons imprévisibles, que rien ne peut apaiser...
Tu comprendrais la détresse de ces navires,
Et les radeaux de la Méduse,
Eclatés en milles éclats.
Mais sur le mur des confidences,
J'écris à bout de souffle,
Je suffoque et j'étouffe,
Sous le linceul du ciel nocturne.
Un jour renaîtrais-je ?
Dans la flamme originelle,
De l'aura, de l'énergie,
Et le parfum du bonheur...
Un jour reverrais-je ce Soleil,
Qui éclairait mon coeur et mon âme,
Qui le nourrissait d'un parfum étrange,
Comme un printemps à perte de vue,
Un jour reverrais-je les rires, et les sourires,
Et ma jeunesse abandonnée,
Perdue le long d'une allée d'orages...
Mon coeur est un tissu fragile,
Et ses déchirures m'anéantissent....