https://soundcloud.com/user-892888539/le-renard-couleur-dorageLe Renard Pelage d'Orage
Mon coeur s'alourdissait des flots continus qui frappaient sans cesse dans ma paroi.
La Nuit ce soir-là, ne s'était pas vêtue d'étoiles.
C'était comme une journée de deuil, une journée de mort,
Où respirait l'odeur des ancolies et des chrysanthèmes.
Tout était sombre, tout était triste,
Tout avait le parfum de la mélancolie.
Moi j'étais là, seul, perdu dans la clairière, au milieu de ces ombres obscurs,
Comme une âme en peine,
Comme un coeur qui se meurt,
Comme un long sanglot au souffle langoureux.
L'Espérance s'en était allée de ses ailes brisées,
Et le ciel plein d'orage,
L'avait prise pour otage,
Définitivement...
Mes pas croulaient au poids de ma trop lourde carcasse,
J'avançais sur le chemins tout gris,
Comme une vieille momie,
Sortie de sarcophage...
En souffle d'épouvantails je faisais fuir tout oiseaux,
Seul les corbeaux se posaient sur mes épaules,
Comme pour me signifier:
"On est là".
Les arbres étaient chauves en cet hiver éternel,
Tout semblait peint à l'encre de chine,
Ou aux teintes des vieilles photos noirs et blancs.
Morne, abattu, je me perdais comme un funambule désuet,
Dans ce tableau rempli de Tristesse et de douleurs.
Tout d'un coup, sur mon chemin,
Je croisai un renard couleur d'orage,
Lui si différents des autres, rejeté comme peste et choléra.
Je le regardai, curieux,
Son regard se croisa au mien.
Un moment de silence joua quelques notes dans le vent.
Un moment de silence qui semblait durée éternité.
Et puis tout à coup, dans un souffle d'empathie,
Je compris ses peines, ses douleurs, ses souffrances,
Et lui aussi sembla comprendre tous mes maux,
Et à travers son regard pleins d'étoiles et de lumières, il semblait me dire:
"Courage mon vieux, courage l'ami".
C'est ainsi que je fis connaissance du renard couleur d'orage,
Nous étions devenus inséparables,
Comme deux âmes d'un même moule,
Comme deux esprits liés par un fil invisible.
Je l'appelais Regard d'Étoiles,
En souvenir du jour de notre rencontre,
Et lui à travers ses yeux immenses,
Il semblait me dire :
"Comment vas-tu aujourd'hui, jeune rêveur ?"
Au fil des jours nous devinrent meilleurs amis,
Le ciel malgré son teint gris semblait parfois laisser entrevoir des rayons d'Azur,
Je me surprenais certains jour à voir des fleurs germer dans l'herbe,
Et les arbre quelques fois me semblaient coiffé d'une magnifique chevelure verte.
Certains matin même, le long de mon chemin habituel,
Celui qui menait chez mon ami,
Je croyais entendre chanter de splendides cantiques d'oiseaux
Et je me surprenais alors à sourire,
Cela faisait bien longtemps que ça ne m'était plus arrivé.
Ainsi s'écoula nos joies et nos rires,
Au fil de ce temps,
Qui filait comme une douce mélodie de Mozart.
Chaque jour, Regard d'Étoiles me faisait visiter de nouveaux endroits, de nous horizons,
Nous vîmes des champs infinis,
Des centaines d'arbres,
Des belles collines aux allures riantes,
Des ponts en pierre,
Et une magnifique source d'eau,
D'un bleu éblouissant.
Ce fut la première couleur qui m'eut été donné de voir.
- A suivre-