Rose des vents
Tu seras là, en face, sur le quai de gare,
Un dernier regard, un dernier sourire,
Puis comme un oiseau des aurores tu battras de l'aile
Pour t'envoler là-haut vers un ciel sans nuage
Pour t'envoler là-bas où l'océan est beau.
Un jour, je le sais oui nous nous reverrons,
En attendant le temps hante mes insomnies,
Où les aiguilles des horloges hurlent dans leurs barreaux,
Tous ces jours où le soleil se cache dans les rideaux,
Ton souvenir sera comme un rayon qui les déchirerait,
(Qui les percerait pour éclairer le ciel d'un Azur magnifique,)
Pour redorer mon coeur des élans du printemps,
Des ivresses des bourgeons, des beautés saisissantes
Des Forsythia en fleurs, des magnolias dans les prés
Qui sourient à pleine dent comme un souffle de vie.
Ta voix est aussi éternelle que la vie, que la mort,
Que ces angoisses dans mon coeur,
Que ces marées dans mes veines,
J'ai voulu anéantir le Spleen,
Me dire qu'ici-bas tout est possible,
Qu'il faut s'affranchir de l'inaccessible,
Et retrouver les soleils perdus.
Un jour nous nous reverrons,
Sur le quai de gare,
Un matin, un après midi,
Un regard, comme un renouveau,
Une rose des vents dans tes cheveux,
Et nous volerons tout deux comme des colombes au printemps,
Comme des oiseaux de l'Aube,
Pour l'éternité.