Mi, Fa, Sol, Do, Fa, Mi, Ré...
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Il trône dans le salon,
Comme un prince de naguère,
Avec son habit noir,
Son élégance d'outre temps.
Il est là, seul, muet,
Comme un fil fragile qui pourrait être rompu,
Comme un murmure suspendu qui attendrait quelque chose,
Ou quelqu'un....
Il trône là, seul, dans ce salon,
Et semble bien triste ce soir,
Dans le fond de sa solitude,
Les tableaux eux aussi se souviennent, peut-être,
Et la vieille pendule qui ronronne dans la pièce,
A sûrement tant de choses à raconter sur lui.
A chaque recoin des murs le mobilier ancien,
Semble chuchoter les mots qu'il prononçait,
Quand perdu dans sa sphère il faisait revivre la Vie,
Celle qui nous atteint et nous inonde le coeur.
Sur le vieux papier peint,
Le miroir au tain d'ocre,
A été chaque matin,
Le cadre de son visage,
De ses yeux de rêveur,
De son air nostalgique,
De son sourire sincère,
Des remous de son coeur.
Mais lui....
Lui seul se souvient véritablement,
Là, perdu au milieu du salon,
Comme un triste orphelin,
Dans son manteau de nuit,
Dans son murmure muet.
Lui seul se souvient véritablement,
Lui seul se souvient dans les moindres détails.
Il aura été son autre, son hôte, son âme soeur,
Un trait d'union indestructible,
Entre ses doigts et son ivoire,
Une symphonie inoubliable,
A travers la déchirure du temps,
Dans ces moments suspendus,
Où les étoiles semblent si fragiles,
Où le moindre souffle compte,
Où le moindre détail pourrait tout faire vaciller,
Qui aurait su qu'un jour pourtant,
Tout cela serait à jamais fini,
Qui l'aurait su ?
En tout cas pas lui,
Ni lui...
Alors moi là, seul, perdu,
Dans ce salon,
Moi le vulgaire concierge,
Moi seul à devoir faire le tri,
A devoir faire l'ultime nettoyage,
Le dernier... avant le grand déménagement,
J'ai le coeur qui se serre,
Et je sens les larmes me monter aux yeux.
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