Le train s'était arrêté,
Et l'automate tristesse déambulait le long du quai.
Les poumons des ombres flous,
Suffoquaient ardemment dans les thorax,
Sur l'axe incertain des émotions profondes.
La pluie s'invitait aussi,
Comme une mélodie fine et lointaine,
Qui imbibait le coeur déjà meurtri,
D'une mélancolie pesante et lourde.
Les mouchoirs s'agitaient,
- Ailes blanches de papillon,
Qui battent une fois encore
Avant de mourrir pour toujours.
Tu sais,
J'ai gardé ta voix dans le coffret de ma mémoire,
Elle tremblote souvent comme une gamme de piano,
Qu'on aurait trempé dans les plus beaux ruisseaux,
D'un Royaume inconnu où vibre la Poésie.
Mais sur Terre la Poésie est morte...
N'en demeure que quelques vestiges,
Des morceaux blêmes taillés dans du papier,
Des chiffons ivre de tristesse et de larmes,
Des reflets irisés des regrets du passés.
Et moi,
Mon âme est triste, mon coeur est lourd,
Je porte le poids de ma carcasse,
Dans ces ruelles qui ne me disent rien,
Que le refrain qui se répète,
Que le refrain qui vous afflige,
D'une existence claquemuré,
Sans soupirail pour respiré,
Sans voie d'espoir qui s'étirerait,
Sans voix si chère pour vous guider...
Alors je meurs...
Je m'enfonce jour après jour,
Sur le fauteuil de mes années,
Mes tempes sont grises, mes yeux creusés,
Mes mains tremblotent à chaque mouvement,
Comme un drapeau d'une guerre perdue.