J'ai griffonné quelques mots sur une vieille feuille de papier,
Je l'ai tapissé d'encres et de souvenirs,
Et puis j'ai sorti une rose de la table,
Mélancoliquement.
La pluie dehors perlait toujours sur le vieux trottoir gris,
Et ses sanglots étaient comme un miroir à mon âme.
J'ai fermé les paupières, le plus fort que j'ai pu,
J'ai serré les poings, et je suis resté figé,
Je n'ai plus rien dit....
Souvent j'y repense encore,
Quand je passe devant ta tombe,
Je revois toujours ce vieux saule,
Que tu aimais tant,
Il te fait de l'ombre aujourd'hui,
Et ses branches te caressent tendrement.
Parfois je perd la tête,
Je m'assoupis sur le vieux fauteuil du salon,
Que notre bon vieux Gaston aimait bien,
Je revois parfois sa balle dans le coin d'un meuble,
Et je souris avec tendresse.
C'est étrange comme le temps passe vite,
Je nous revois tous ensemble lors de ce repas de famille,
Tu souriais avec ton sourire d'ange,
On pensait que tout continuerait à être toujours comme ça,
Beau, Doux, Tendre, et éternel...
La Vie parfois nous dépasse.
J'ai à nouveau un peu de cirrhose,
Mais les médecins disent que ça passera,
Mais qu'il faut que je diminue un peu mes promenades,
Moi finalement ça m'est égal,
Tant que je peux toujours me déplacer jusqu'au vieux cimetière
Où l'on se donne rendez trois fois par semaine.
J'ai fais un peu de tris dans le vieux grenier hier soir,
Et j'ai retrouvé des vieilles photos,
Tu sais ces vielles photos en sépia noir et blanc,
ça m'a fait sourire, ça m'a rappelé de doux moments.
Chloé et Marcel nos petits enfants sont beaux comme des coeurs,
Avec leurs petites vestes qu'on portaient à cette époque,
Ils jouent à lancer la balle à Gaston,
ça me fait toujours rire de le voir comme ça, derrière sa baballe...
Cher Léonore, mon doux amour, mon sourire, mon soleil...
Comme je dois t'ennuyer avec mes lettres,
Là où tu es tu dois avoir de belles occupations,
Les dialogues avec les anges, ce doit être quelque chose tout de même,
Mais toi tu es le plus beau des anges,
Oui, le plus beau des anges.
Un jour nous nous reverrons, je le sais, au plus profond de mon coeur,
Mais en attendant je continue de passer te voir,
Et t'écrire des mots, sur ce vieux papiers au parfum de lavande, que tu aimais tend,
ô mon doux Amour.
Nous communiquons à notre façon,
Mais tu me manques tellement...
Je voudrais tant pouvoir caresser tes petites mains,
Comme autrefois en face de la cheminée,
Quand la neige tapissait le jardin,
Et qu'on était blotti dans nos vieilles couvertures de laines,
Ta main dans la mienne,
Ma main dans la tienne.
Je t'aime Léonore
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