https://www.youtube.com/watch?v=sMFU2Z8aVtIQuand le soleil s'en va,
Je m'égare dans les nuits,
Au Boulevard de Minuit...
La fumée de Paris,
Fait un toit de brouillard,
Sous la voûte étoilée,
Comme un frou-frou dansant.
Les vieux néons des bars,
Clignotent à bout de souffle
Et les brouhahas sans voix,
Trépignent au fond de moi.
Je m'installe au comptoir,
Le temps de deux whisky,
D'une bouffée de fumée,
Et d'une bonne bière d'antan.
Les gens se parlent entre eux,
D'un hiéroglyphe mystique..
D'une impalpable sténo,
D'une vague en douce sourdine...
Des cartes gisent sur les tables,
Et des cendriers gris,
Font fondre les cigarettes,
Dans leur antre millénaires.
Mais quand entre deux chopes,
La poésie m'habite,
Je me balance alors,
Sur le vieux piano ivre,
Happer quelques notes bleues.
Les mousser sous mes doigts,
Les envoyer valser,
Dans la muette salle.
Eclabousser les vitres
De poésie, de rêves,
De voyage et d'ivresse.
C'est comme un grand tambour,
Qui chante au fond de moi,
Un vertige bien enfouis,
Dans le creux de mon âme...
Dans le Rhythm and blues ivre,
De mes tripes en charbon.
Et parfois je l'aperçois...
Au détour d'un regard,
Entre quelques clients,
Qui se tiennent autour de moi.
Ses yeux sont des étoiles,
Et sa voix est mystère...
Je l'imagine souvent,
Qui me murmure doucement.
Parfois je voudrais tant...
Tant pouvoir lui parler...
Mais mes mots dans ma gorge,
se meurent lentement,
Comme un vieux feux follet,
Un triste feu d'artifice...
Alors je joue de toute mon âme
Sur le vieux piano du bar,
J'arpège mes émotions
Comme un grand incendie,
Je fais claquer ma voix,
Dans le bout de mes doigts,
Je fais calquer mes maux,
Dans le creux de mes paumes.
Et à chaque fois j'espère,
J'espère quelle comprendra
Qu'elle saura le murmure...
Le murmure de chaque note.
Oui j'espère chaque fois,
Qu'elle saura mon langage,
Mes sentiments profonds...
Qui vibrent au fond de moi.
Et j'interroge le ciel.
Je lui demande pourquoi...
M'avoir privé d'ouïe...?
M'avoir privé de voix..?
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