J'écris à la croisée de deux mondes,
Dans le cercueil de ma profonde nostalgie.
Juste un quinquet pour l'éclairer,
Et un quintette de silence,
Charrié par le vent.
Le ciel incandescent s'allume et puis s'éteint,
Amoncelé d'étoiles brûlantes,
Qui brillent à perdre haleine,
Comme des lampions de vieux papier.
Plus loin, sur un monceau de pierre antiques,
Des musiciens fantomatiques,
Jouent un morceau de Jazz mélancolique,
Encerclé de floraisons aromatiques.
J'écris à la croisée de deux mondes,
Dans le sépulcre mélancolique,
Où le spleen dans les rainures de mon âme s'enlise.
J'écris sous l'oeil bienveillant de la Lune,
Comme un pierrot rêveur et triste,
Qui arpège ses malheurs,
Aux branchages frêles des arbres d'hiver.
Un instant le temps s'arrête,
Plus de marathon, plus de compétition,
Tout se tait, tout s'apaise,
Une étoile filante traverse le ciel,
C'est l'histoire d'une seconde,
Mais c'est comme une éternité.
J'écris à la croisée de deux mondes,
Pour retenir une dernière fois,
Dans un état d'urgence,
Toutes ces choses qui ont tant compté pour moi.