Les arbres soupiraient leur préludes joyeux,
Le long du sentier à demi-voilé,
Et dans l'étang d'automne, l'eau tonnait et ronronnait,
Langoureusement,
Vers la tonnelle en fer forgé.
Le temps avait cessé de battre de l'aile,
Juste l'espace d'un après-midi,
Elle le faisait vibrer jusqu'à la nuit des temps,
Pour un doux mariages de nos émois...
Sous la nappe du ciel faite de soleil et d'Azur.
Quelques branches timides s'étiraient incertaines,
De ces frêles arbustes au troncs basanés,
Et les fleurs fanées, dans le creux de nos souvenirs,
Riaient au fond des tiroirs secrets au charme désuet...
Je t'aime... et dans tes yeux,
Les océans nocturnes s'allument en firmament,
Les étoiles s'y reflètent au souffle des miroirs brisés,
Et mes sentiments langoureux s'attachent à leurs flots enchantés...
J'ai des vertiges qui voltigent dans mon coeur,
Dans mes tripes et dans ma tête,
Et je divague sur les vagues des rêveries,
Au trémolo des violons de l'Automne.
Tu sais, ces lettres et ces mots qui s'envolent comme ces feuilles d'automnes,
C'est mon coeur brûlé à vif,
Il n'a pas de cuirasse et pas de masque,
C'est la vérité dans sa plus pure nudité.
Mais dit-moi est-ce que tu te souviendras d'un mois d'Octobre 1912 ?
Quand la saison était débordante de beauté et de poésie,
Quand nous marchions tous les deux, mains dans la mains,
Comme un accord suspendu à la paume de nos mains,
Et de ta peau, quand je refermais mes doigts sur les tiens,
Dit-moi t'en souviendras-tu ?
Te souviendras-tu ?
De la coccinelle qui était montée sur tes cheveux ?
Du rossignol qui nous chantait sa cantilène ?
De l'abeille qui butinait le miel ?
et des vieilles ruines de l'Abbaye,
Qu'on pouvait apercevoir au loin lors ne nos ballades en amoureux ?
ô comme je suis nostalgique ! violemment nostalgique...
Et la mandoline de mon coeur arpège quelques sanglots,
A la harpe de l'automne s'y mêlant,
S'accrochant aux doux rayons du soleil...
ô Comme le vent est bon !
J'en tremble dans tout mon corps,
Et je ferme les paupières.
Mais dites...dites...
L'immense déroulé de la fresque du temps ne finira-t-il pas un jour par mourir en lui-même ?
Nous déliant ainsi à la tyrannie de sa course ?
Ne serons-nous pas un jour par le passé retrouvé ?
Lors d'une éclipse de lune, un beau soir d'automne ?
Un chemin pour tout recommencer ?