Poème de l'Insomniaque
Dame lune, éclair de ses rayons, la chevelure du vent,
Qui souffle sur les herbes, aux rosées vespérales.
Le rossignol fredonne une timide complainte,
Sur la branche hésitante, du peuplier sauvage,
Et le froufrou des étoiles, cousus aux sutures noires,
Achèvent la symphonie d'un tableau éternel.
Les maisons sont silences,
Sur les montagnes et sur les plaines,
Et dans le creux de ma chambre,
Dans la solitude douce des nuits d'étoiles,
Par terre, Au bord de fenêtre,
Je me surprend, à rêver,
A noyer mon regard,
Au croissant de la lune.
Je fais des romanesques,
Sur mon piano muet,
Qui fredonne une fresque,
Au sanglots désuets.
Je fabrique des mondes,
À l'onde de ma mémoire,
Je surf les eaux profondes,
Au spleen de mes grimoires.
Le temps n'a pas de rives,
Et les rives n'ont pas de ciel,
Le ciel n'a pas de feu,
Et le feu n'a pas d'orage.
Sur les pages des dictionnaires,
D'est en ouest, les récits fantastiques,
De ces rois aveuglent, au confins de leur tour.
Mais moi ma tour est d'Ivoire, et mon regard de Spleen.
J'erre dans mes nuits blanches, Sur les allées perdues,
Au gibet des secondes, aux carrefours de mes rêves,
Un jour, oui j'écrirai, l'Aurore des Soleils rouges.